Penser et agir pour l’entrepreneuriat en Afrique

Formation

Mesurer l’Impact des Institutions Éducatives dans l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest : les indicateurs clés

Depuis les années 2000, on observe le développement massif des offres privées d’enseignement supérieur. Cette offre, se caractérise par une diversité, allant des micro-établissements disposant de peu de moyens à…

Depuis les années 2000, on observe le développement massif des offres privées d’enseignement supérieur. Cette offre, se caractérise par une diversité, allant des micro-établissements disposant de peu de moyens à de grands groupes universitaires. Cette croissance rapide renforce la nécessité de mesurer l’impact social de ces institutions, pour garantir et contrôler la qualité de l’offre de formation.

En partenariat avec 60 Décibels (1), société de mesure d’impact,  I&P Education et Emploi (2), programme de financement qui vise à améliorer l’accès à une éducation de qualité, a mis en place des enquêtes « lean data » afin de contrôler et d’améliorer la mesure de l’impact des entreprises financées par le programme.

Entre 2021 et 2023, 60dB a réalisé 23 études avec 18 établissements d’enseignement post-secondaire. Des chercheurs formés par 60dB ont mené 5 448 entretiens téléphoniques avec les anciens étudiants des établissements. Ces anciens élèves ont été sélectionnés au hasard dans des bases de données compilées et partagées par chaque institution, avec des cohortes allant de 5 ans jusqu’à leur entrée dans le programme IP2E. Dans la mesure du possible, 60dB a ciblé un échantillon de 200 à 250 anciens élèves par institution, afin de garantir un niveau de confiance de 90% et une marge d’erreur de 5%. Ces données étaient essentielles pour aider les entreprises à mieux comprendre leur rôle dans les parcours professionnels de leurs anciens étudiants. Ils ont orienté la mise en œuvre de stratégies, soutenues par IP2E, afin d’améliorer leur impact sur leurs étudiants actuels.

Dans un contexte sous-régional de manque de données, cet article revient sur les principaux indicateurs que les entreprises éducatives devraient prendre en compte dans la mesure de leur impact.

Pour accéder au rapport dans son intégralité : cliquer ici 

Rapport : L’impact des entreprises éducatives privées sur l’employabilité des jeunes en Afrique

 

  • Comprendre le profil démographique de ses étudiants

Les établissements doivent comprendre l’origine, non seulement géographique, mais aussi socio-économique de leurs étudiants. Ces segmentations sont essentielles, afin d’évaluer si tous les étudiants, quel que soit leur genre, âge, niveau socio-économique, lieu de vie, possèdent les mêmes chances de trouver un emploi. Ces paramètres peuvent guider les entreprises dans la mise en place de mécanismes spécifiques, tels que des bourses sociales, ou encore la délocalisation dans des zones rurales.

I&P, à travers le programme IP2E, cherche à savoir si les étudiants sont issus de milieux défavorisés, en examinant des variables clés : s’ils vivent dans des zones rurales, s’ils étudient dans des zones où les indicateurs de développement socio-économique sont faibles et s’ils ont besoin de mécanismes d’inclusion sociale (c’est-à-dire de bourses) pour poursuivre leurs études. Dans le cadre de ce rapport, les établissements comptant plus de 80% d’étudiants issus de milieux défavorisés sont classés comme ayant un niveau de désavantage « élevé ».

Démographie

  • Mesurer l’insertion professionnelle

L’insertion professionnelle des diplômés est un indicateur clé de l’efficacité des institutions éducatives, mais sa mesure est complexe.

Dans le cadre de cette étude, le taux d’insertion désigne la proportion d’anciens étudiants qui déclarent être actuellement employés et qui déclarent avoir trouvé un emploi dans les six mois suivant l’obtention de leur diplôme. Les taux d’insertion des diplômés peuvent être influencés par des facteurs externes tels que la conjoncture économique, rendant difficile l’attribution directe de l’emploi à la qualité de l’éducation reçue.

Au moment de l’étude, 61% des anciens étudiants des établissements du portefeuille IP2E avaient un emploi. 39% l’ont trouvé dans les six mois suivant leur formation.

Les établissements doivent également comprendre les raisons de non-emploi de leurs alumni. Les anciens étudiants interrogés évoquent le manque d’opportunités d’emploi dans un environnement concurrentiel, des problèmes administratifs avec leurs institutions et des transitions de carrière pour expliquer cette situation. 10% d’entre eux poursuivaient leurs études au moment de l’étude.

Taux d'insertion

  • Identifier les filières les plus porteuses

L’étude a révélé que les anciens élèves titulaires d’un diplôme de la formation professionnelle sont plus susceptibles d’entrer de manière indépendante sur le marché du travail et ont donc le taux d’insertion moyen le plus élevé, à savoir 46%. Les établissements doivent également déterminer si les compétences transmises sont utilisées par les étudiants dans leur travail.

  • Connaître les canaux d’insertion professionnelle

Les établissements peuvent mesurer leur contribution à la recherche d’emploi des étudiants. Pour cela, elles doivent identifier par quels intermédiaires les étudiants ont trouvé leur emploi. Dans notre étude, près de 3 anciens étudiants sur 10 comptent sur leurs amis ou leur famille pour trouver un emploi. 15% d’entre eux s’appuient également sur des réseaux externes. Seuls 12% trouvent leur emploi grâce aux services d’orientation professionnelle des écoles. Cet élément se révèle être pourtant un des principaux éléments de satisfaction des étudiants pour recommander leur établissement. De ce fait, les entreprises doivent renforcer leurs services carrières.

  • S’informer sur la satisfaction des diplômés

La situation professionnelle des anciens étudiants influence leur niveau de satisfaction à l’égard de l’établissement. Le Net Promoter Score (NPS) est un indicateur courant de la satisfaction et de la fidélité des clients. L’étude révèle qu’il est plus élevé chez les étudiants qui ont un emploi que chez les chômeurs. Les anciens étudiants prennent en compte la qualité des formations, la pertinence des formations, l’environnement d’apprentissage et le soutien apporté aux étudiants dans la recherche d’emploi.

  • Intégrer la multi-dimensionnalité de la mesure d’impact

60 dB a créé un indice d’impact propre à I&P : l’I&P Education Impact, qui inclut les facteurs les plus cités par les alumni dans la définition de leur qualité de vie. Il a été mesuré à travers une question délibérément ouverte, pour connaître la perception des anciens élèves sur leur bien-être. Les paramètres les plus importants qui en sont sortis sont :

      • Les conditions d’emploi : le facteur le plus fondamental est d‘avoir un emploi, que ce soit de manière formelle ou informelle, ou par le biais d’une activité indépendante ou d’un rôle de conseiller.
      • Le premier emploi : l’obtention d’un premier emploi dans les six mois suivant l’obtention du diplôme est également un facteur clé de l’efficacité de l’insertion professionnelle.
      • Les prestations de retraite : la pension de retraite est la première prestation sociale déclarée et sert d’indicateur de l’emploi formel. C’est un signe d’accès à une prestation de base et essentielle.
      • La satisfaction en matière d’emploi : le type d’emploi (formel, informel, stage, auto-emploi) joue également un rôle clé.
      • La satisfaction en matière de salaire : de même, au-delà de la satisfaction à l’égard de l’emploi lui-même, la satisfaction à l’égard du salaire est également importante, car elle couvre les aspects financiers.
      • La qualité de Vie : l’amélioration du bien-être général, telle qu’elle est perçue par les anciens élèves eux-mêmes, est un indicateur d’impact primordial.

Qualité de vie

 

D’ici 2030, 30 millions de jeunes entreront chaque année sur le marché du travail africain. Les universités et les centres de formation professionnelle jouent un rôle primordial pour permettre aux étudiants de développer au maximum leurs acquis et apporter une contribution efficace sur le marché du travail. L’impact des institutions éducatives dans l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest est multidimensionnel, englobant l’insertion professionnelle, l’inclusion sociale et l’amélioration de la qualité de vie des étudiants. Mesurer cet impact présente des défis significatifs mais essentiels pour informer les politiques éducatives et les pratiques institutionnelles.


(1) 60 Decibels est une société de mesure d’impact qui apporte rapidité et évolutivité à la mesure de l’impact social et à la connaissance de ses clients.

(2) L’Initiative I&P Éducation et Emploi (IP2E), programme de financement d’impact lancé en 2021 qui vise à améliorer l’accès à une éducation de qualité et à renforcer l’adéquation formation-emploi en Afrique, afin de garantir de meilleures opportunités d’emploi. IP2E finance et soutient les entreprises privées de l’écosystème de l’éducation post-secondaire.

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Entretiens avec l’écosystème éducatif au sénégal : les impératifs à l’employabilité

Chaque année, le Sénégal voit émerger une cohorte de 200 000 jeunes sur son marché du travail, selon les données officielles du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle de…

Chaque année, le Sénégal voit émerger une cohorte de 200 000 jeunes sur son marché du travail, selon les données officielles du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle de l’Apprentissage et de l’Insertion. Pourtant, malgré cette abondance de main-d’œuvre potentielle, le chômage des jeunes reste une préoccupation majeure.

Cette réalité soulève une question cruciale : pourquoi cet écart entre l’offre et la demande d’emplois ? Et pourquoi tant de jeunes diplômés peinent-ils à trouver une place sur le marché de l’emploi ?

Au 21ème siècle, les métiers ont connu une évolution grandissante et continue, en exigeant des diplômés des qualités non seulement techniques mais surtout, d’être en mesure de faire preuve d’habiletés et d’attitudes personnelles et interpersonnelles : les soft skills.

Dans cet article, nous échangeons avec plusieurs acteurs de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’entrepreneuriat au Sénégal,  sur l’actualisation des connaissances et sur l’importance de développer les soft skills dans une optique d’employabilité.

 

” Les compétences sur lesquelles sont formées les jeunes ne sont pas toujours adaptées aux besoins réels du marché du travail “

La formation des jeunes doit être alignée avec les besoins réels du marché du travail pour garantir une transition efficace de l’éducation à l’emploi.  Cet écart s’explique, d’une part, par le fait que l’on met trop l’accent sur l’acquisition de connaissances théoriques au détriment des compétences pratiques. Sur le court et moyen terme, ce décalage peut être comblé par un apprentissage sur terrain dès les premières années de formation, à travers des stages en entreprise ou des alternances. En second lieu, il y a le retard technologique : les avancées technologiques modifient constamment les exigences en matière de compétence et les programmes de formation ne sont pas actualisés assez rapidement pour suivre cette évolution.

– Florence Diob, Responsable du Financement du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique

 

” Développer tout autant les Soft skills que les Hard skills “

La qualité de l’éducation s’est sensiblement améliorée, du moins du point de vue technique, mais l’employabilité exige que les apprenants développent les soft skills tout autant que les hard skills. Communiquer efficacement, résoudre des conflits, gérer les relations interpersonnelles… ces aptitudes peuvent s’acquérir dans un circuit de formation initial, mais également via des offres de formations continues et de courte durée. Travailler ces aspects-là permettent d’acquérir un ensemble complet de compétences qui sont nécessaires pour réussir et s’imposer dans un monde professionnel concurrentiel.

– Harouna Thiam, Responsable Formation-Insertion – Ministère de la Formation Professionnelle et Technique

 

” Enseigner et professionnaliser “

Il y a une différence notable entre enseigner, qui est le fait de transmettre des connaissances et des concepts, et professionnaliser, qui vise à préparer les apprenants dans un environnement professionnel en développant des compétences pratiques et applicables.

Nous proposons une formation école-entreprise, donc enseignement-professionnalisation, avec deux restaurants d’application et une pâtisserie afin de permettre aux étudiants d’être exposés à un environnement professionnel dès leurs parcours d’apprentissage. Depuis 2006, nous avons également mis en place des partenariats avec de grandes institutions hôtelières pour le recrutement de jeunes apprenants. Dans un futur proche, nous prévoyons également de créer une agence de placement pour nos sortants.

– Sidy Dieme, Directeur de l’Institut Les Marmitons[1]

 

” Une école entrepreneuriale “

Une grande majorité des cursus de formation apprennent aux étudiants comment effectuer un travail. Nous nous sommes donnés comme mission de leur apprendre à en créer. Les actions débutent depuis la première année de licence avec l’insertion du module entrepreneurial dans le programme de licence pour compléter les compétences managériales.

L’école entrepreneuriale se déroule sur 3 étapes :

  • En 1e année : Découverte de l’entreprenariat avec une idée de projet pour chaque étudiant ;
  • En 2e année : Les étudiants vont créer une mini entreprise ou scénario pour un service ;
  • En 3e année : création d’un business plan.

Nous nous concentrons spécifiquement sur le développement des compétences entrepreneuriales, des connaissances en gestion d’entreprise et des aptitudes nécessaires pour créer, gérer et développer une entreprise avec succès.

– Georges Ndeye, Directeur Général d’ISM Ziguinchor [2]

 

” Les économistes doivent faire une cartographie des besoins en termes d’emploi” 

Les grandes tendances du marché du travail peuvent s’anticiper. La cartographie des besoins en termes d’emploi est cruciale pour garantir une meilleure adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail, favoriser le développement économique, réduire le chômage et améliorer la productivité et la compétitivité des travailleurs et des entreprises.

D’un côté, les résultats de cette cartographie permettraient à un nombre plus conséquent de jeunes de mieux s’orienter dans le choix de leurs parcours académique, et préviendrait par la même occasion une potentielle pénurie de compétences.

– Mame Pemba Balde, HR Manager CRS Afrique de l’Ouest [3]

 

Le développement du capital humain pour les compétences d’adaptabilité et d’intégration dans un marché du travail en pleine mutation, souligne l’importance de repenser les stratégies éducatives. Les programmes de formation doivent désormais non seulement motiver les étudiants, mais aussi les préparer activement à leur future carrière en développant leurs soft skills.
Cette approche nécessite une réévaluation du rôle de la formation initiale, en mettant l’accent sur le renforcement de la confiance en soi, l’épanouissement individuel et le développement des compétences transversales à travers des stages et des immersions en entreprise.

En investissant dans le développement des soft skills, en adaptant les programmes éducatifs aux besoins du marché du travail et en favorisant la collaboration entre ces différents acteurs, le Sénégal peut créer un environnement propice à l’épanouissement professionnel de sa jeunesse et à une croissance économique durable.

 


[1] *Les Marmitons est un institut de formation aux métiers de la gastronomie, de l’hôtellerie et du tourisme au Sénégal. En savoir plus

[2] ISM Ziguinchor est un établissement d’enseignement privé installé à Ziguinchor depuis 2005. En savoir plus 

[3] CRS est une organisation humanitaire internationale, dont les objectifs comprennent la fourniture d’aide d’urgence, la promotion du développement économique et social, ainsi que le plaidoyer pour la justice sociale En savoir plus.

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Digitalisation et intégration professionnelle : réussir l’intégration numérique en Côte d’Ivoire

L’avènement du numérique a révolutionné notre manière de vivre, de communiquer, d’apprendre et, bien sûr, de travailler. Cette transformation est d’autant plus significative en Afrique, où les jeunes font face…

L’avènement du numérique a révolutionné notre manière de vivre, de communiquer, d’apprendre et, bien sûr, de travailler. Cette transformation est d’autant plus significative en Afrique, où les jeunes font face à des défis uniques mais aussi à d’innombrables opportunités dans leur quête d’intégration au marché du travail.  
 
Pour explorer ces dynamiques et les implications du numérique, nous avons rencontré des acteurs de l’écosystème éducatif africain en Côte d’Ivoire. Une série de témoignages qui attestent de l’importance grandissante que prend le numérique dans l’éducation, et de la nécessité d’accompagner ce mouvement. 

 

” D’utile à nécessaire, de nécessaire à indispensable “

En seulement quelques années, et encore plus depuis l’avènement du Covid, le digital est passé d’utile à nécessaire, et de nécessaire à indispensable. L’intégration professionnelle, l’accès à l’information, les interactions, ou tout simplement l’adaptation aux exigences contemporaines font que l’adoption de la composante numérique dans la quasi-totalité des cursus de formation est devenue absolument essentielle.  Le digital aujourd’hui permet aux jeunes de trouver une place dans ce monde en pleine mutation dans le sens où il facilite l’accès rapide à l’information et facilite l’apprentissage.

Dia Jean-Fabrice – Chargé des études à l’Institut Ivoirien de Technologie[1] 

 

” Former les formateurs ” 

La détermination des jeunes du continent à prendre le virage du numérique est évidente. Encore faut-il trouver un moyen de mieux les équiper. Premièrement, les équipements et matériel numériques restent difficilement accessibles pour le plus grand nombre. Par ailleurs,  il est essentiel d’investir dans la formation des formateurs, pour assurer une transmission adéquate des compétences numériques aux jeunes et favoriser leur intégration réussie dans un monde de plus en plus digitalisé. Enfin, il faut multiplier les opportunités où les jeunes pourraient mettre en application les compétences acquises à travers des stages en entreprises ou des alternances

Jean-Delmas Ehui – CEO chez ICT4Dev [2] 

 

” Une politique publique axée sur le numérique “

Outre les difficultés que représentent l’acquisition des matériels nécessaires et l’accessibilité des programmes de formation, l’une des barrières au développement numérique est le retard de mise en œuvre des politiques publiques en faveur du numérique, le manque de formation des formateurs, ainsi que l’absence de mesures incitatives pour les entreprises afin que ces dernières reçoivent les jeunes pour les stages pratiques.

Des changements sont nécessaires pour fournir un accès équitable aux ressources numériques et former les acteurs de l’éducation et de l’industrie : Financer l’achat de matériel et les infrastructures adéquates pour les établissements  ; encourager des collaborations entre les établissements d’enseignement et les entreprises du secteur numérique pour faciliter les stages et les opportunités d’apprentissage pratique ; élaborer des politiques fiscales avantageuses pour les entreprises investissant dans la formation des jeunes et le développement de compétences numériques ;mettre en place des programmes de formation continue pour les enseignants et les professionnels afin de rester à jour avec les dernières avancées technologiques et pédagogiques.

Jocelyne Mireille Desquith – Assistante du Coordonnateur Général du Programme Social du Gouvernement

 

” Partager ses idées et gagner en visibilité ” 

Le digital révolutionne la gestion de carrière professionnelle en offrant un éventail d’outils et de ressources accessibles à tout moment et depuis n’importe quel lieu… pour peu que votre zone soit couverte par le réseau internet.

Au-delà de cet aspect, le digital offre aux jeunes une plateforme pour faire entendre leur voix et influencer le changement social. À travers les médias sociaux, les jeunes peuvent partager leurs opinions, leurs expériences et leurs revendications avec une audience mondiale, les aidant ainsi à élargir leur impact et à mobiliser un soutien pour leurs causes, ou faire écho aux idées qu’ils partagent.

 – Achille Koukou – Directeur Général de Tg Master University [3]

 

La digitalisation offre un potentiel immense pour l’intégration des jeunes sur le marché du travail en Afrique. Cependant, des efforts concertés sont nécessaires pour surmonter les obstacles et exploiter pleinement ces opportunités, afin de créer un avenir prospère et inclusif pour tous les Africains. En mettant en œuvre ces mesures, l’Afrique peut réaliser son plein potentiel dans l’ère numérique, et offrir à sa jeunesse les outils nécessaires pour réussir dans un monde en constante évolution.

 


[1] L’institut Ivoirien de Technologies est un Institut bilingue français-anglais d’enseignement supérieur dédié aux technologies de l’information et de la communication, aux biotechnologies et à la gestion des affaires. En savoir plus

[2] ICT4Dev est une start-up spécialisée dans le développement et l’intégration de solutions numériques et technologiques au service des acteurs du secteur agricole. En savoir plus

[3] Tg Master est une école préparant à un double diplôme Bachelor (Français et Ivoirien) en Digital Management et en Business Management. En savoir plus

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Emploi des jeunes : L’Afrique ne doit pas former plus, mais former mieux

Il suffit de quelques chiffres pour comprendre l’ampleur des enjeux liés à l’employabilité des jeunes sur le continent Africain. Aujourd’hui, les 15-24 ans représentent 20% de la population africaine, mais…

Il suffit de quelques chiffres pour comprendre l’ampleur des enjeux liés à l’employabilité des jeunes sur le continent Africain.

Aujourd’hui, les 15-24 ans représentent 20% de la population africaine, mais plus de 40% des chômeurs[1]. D’ici 2030, selon les estimations de l’UNESCO, environ cent millions de jeunes débarqueront sur le marché du travail en raison de la structure démographique du continent.

En parallèle, nombre d’entreprises et d’employeurs sont en quête de personnel qualifié[2], et de fait employable[3]. On constate dans de nombreux secteurs une inadéquation entre les programmes de formation disponibles et les spécificités du marché du travail, en constante restructuration.

On pourrait donc se demander si le grand défi aujourd’hui n’est pas de former plus, mais de former mieux ? Et ce notamment dans le cadre des parcours d’enseignement et de formation techniques et professionnels, qui ont évidemment un grand rôle à jouer pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.

Nous allons creuser dans cet article trois pistes d’amélioration, en se basant sur l’expérience concrète d’une PME africaine ivoirienne spécialisée dans la formation professionnelle : l’Institut de Management, de Gestion et d’Hôtellerie (IMGH), fondée par Augustine Bro en 2009. Entre décembre 2020 et juillet 2021, les collaborateurs d’IMGH (managers, middle-managers, formateurs) ont en effet participé à formation destinée au renforcement des capacités, organisées par la GIZ Côte d’Ivoire.

 

Piste n°1 : bien négocier le virage vers la digitalisation

Tournés vers la pratique, l’apprentissage et l’acquisition des techniques de travail, les parcours de formation techniques et professionnels sont les premiers à devoir s’adapter à la mondialisation et aux changements technologiques qui en découlent. La transition vers le numérique, qui devait se faire de manière progressive, a été drastiquement accélérée par la crise de la Covid-19, qui a touché de plein fouet le secteur de la formation, et par la même redéfini les demandes du marché du travail.

Les prérequis pour bien négocier ce virage sont dans un premier temps d’ordre matériel. En Afrique de l’Ouest, la connectivité des foyers n’est pas assurée dans de larges zones rurales ou isolées. À ces enjeux de couverture internet, s’articulent ceux du coût des forfaits pour consulter les outils en ligne nécessaires à l’apprentissage[4]. Enfin, l’acquisition de matériels informatiques pour accéder aux contenus des formations en ligne s’avère être une charge supplémentaire pour les étudiants.

 

Focus IMGH :

Pour pallier ces difficultés matérielle, l’IMGH a mis en ligne des capsules de formation consultables via ordinateur et mobile. Une initiative qui a solutionné à la fois l’impossibilité de tenir des cours en présentiel au plus fort de la crise Covid, et celui de la connectivité des apprenants dans la mesure où la plupart avaient au moins accès à internet via leurs smartphones. Des efforts financiers seront encore à faire pour que la totalité des étudiants aient accès aux cours en ligne.

Depuis la crise Covid, l’IMGH a définitivement adopté une formule mixte, combinant présentiel et distanciel. Ce format offre plusieurs avantages : apprentissage à un rythme personnel, contenu personnalisable, économie de coûts… c’est aussi un modèle qui a fait ses preuves et qui saura s’adapter à de probables crises futures, qu’elles soient d’ordre sanitaire, économique ou politique

 

Au-delà des questions de matériel et de connectivité, le plus grand défi de cette transition vers le digital pourrait être celui de la compétence des formateurs et de la transmission du savoir (savoirs théoriques, mais aussi et surtout le savoir-faire – techniques, gestes professionnels, pratique – et le savoir-être comportements – qualités – valeurs).

Certains de ces éléments, déjà difficiles à transmettre dans le cadre d’un partage en présentiel, le sont encore plus dans le cas des enseignements à distance ou hybrides et nécessitent beaucoup plus d’implication et de pédagogie de la part des formateurs. D’où la nécessité de former au préalable les formateurs et tout autre personne impliquée dans le processus de transmission.

Piste n°2 : mettre à jour les compétences des formateurs

La qualité et la pertinence de toute formation professionnelle découlent directement de la compétence professionnelle des formatrices et formateurs.

Pour le cas particulier des formations professionnelles, les cours proposés sont pour la plupart assurés par des équipes pédagogiques issues du corps du métier. Cette situation répond à la logique de transmission des techniques propres à chaque métier, qu’il serait difficile de partager autrement. Il n’en reste que ces savoirs empiriques, acquis certes grâce à des années d’expérience dans le domaine, ont tendance à se figer dans le temps. Le risque étant qu’une fois transposés sur le marché de l’emploi, les compétences transmises aux étudiants se révèlent être obsolètes. En conséquence, il est capital de renouveler en permanence les compétences des formateurs.

La formation des managers et mid-managers est également un paramètre indispensable. À l’heure de la transformation numérique, le succès d’une nouvelle stratégie de développement repose sur la capacité de tous les collaborateurs à se l’approprier. Ceux-ci contribuent pleinement à la transformation interne de l’entreprise et participent de ce fait au processus de transfert des compétences.

 

Focus IMGH

La formation de la GIZ, suivie par l’équipe d’IMGH, se fonde sur la logique de l’alternance pratique/théorie/pratique qui permet d’actualiser et transporter directement sur le lieu de travail les connaissances acquises grâce à un point de vue et une expérience extérieure à sa propre organisation.

Selon Augustine Bro, fondatrice d’IMGH, cette formation a permis à l’ensemble de son équipe d’être plus au fait des changements qui s’opèrent sur le marché professionnel et d’adapter leurs offres de formation sur le long terme.

 

Piste n°3 : Renforcer les capacités par la méthode de codéveloppement

Enfin, on peut avoir une approche plus collective des nouvelles problématiques liées à la transformation des métiers. Remettre à jour les compétences et savoirs pour s’adapter au mieux à la demande du marché de l’emploi est une nécessité, et le fait d’être au contact d’autres professionnels serait un moyen efficace pour pallier ses propres lacunes et acquérir de nouvelles connaissances.

Le groupe de codéveloppement professionnel est une approche de développement pour des personnes qui croient pouvoir apprendre les unes des autres afin d’améliorer leur pratique. La réflexion effectuée, individuellement et en groupe, est favorisée par un exercice structuré de consultation qui porte sur des problématiques vécues actuellement par les participants[5].

La méthode de codéveloppement permet ainsi de directement attaquer le côté pratique d’un travail, d’une tâche à exécuter, de manière concertée. A l’inverse d’une approche normative qui n’offre finalement qu’un point de vue unique, le codéveloppement, par le biais de la pluralité des contributions, décuple les perspectives de développement. Cette approche invite chacun à considérer une situation d’un angle différent et complémentaire, à pousser la réflexion beaucoup plus loin et à adapter de nouvelles solutions plus productives.

 

Focus IMGH

« L’adoption de la méthode de codéveloppement a amené un nouveau souffle au sein de notre organisation. Une nouvelle dynamique très positive s’est installée et chacun y met volontairement du sien aujourd’hui que cela soit sur des questions de formation, de management ou de gouvernance. Par exemple, ceux qui ont plus de facilité en informatique n’hésitent pas à donner un coup de pouce à leurs collègues en difficulté et ceux qui sont en peine sur d’autres sujets n’hésitent pas non plus à demander des conseils ou de l’aide. Que cela soit sur le plan comptable ou sur l’ambiance de travail, cette méthode ne présente jusqu’ici que des avantages » – Augustine Bro

 

En conclusion

L’inadéquation entre les programmes de formation existant et les besoins d’un marché du travail en constante évolution entravent le développement économique des pays africains. Les opportunités existent et se créent, mais le continent peine encore à fournir une main d’œuvre qualifiée et employable.

Les acteurs de la formation professionnelle, comme IMGH en Côte d’Ivoire, doivent proposer du contenu à jour et pertinent. Nous avons évoqué ici quelques pratiques mises en œuvre par IMGH depuis la crise Covid-19 et la formation de la GIZ (digitaliser son offre de formation, renforcer les compétences des formateurs et des équipes…), mais bien d’autres idées peuvent encore être formulées pour apporter une formation professionnelle pertinente et de qualité à la jeunesse africaine !


[1]  http://www.iiep.unesco.org/fr/en-afrique-la-transformation-de-la-formation-professionnelle-est-en-marche-13763

[2]  Jean-Michel SEVERINO, RFI 20/01/19 https://www.rfi.fr/fr/emission/20190121-afrique-manque-emplois-qualifies-investir-formation

[3] En se référant à la définition donnée par l’Organisation internationale du travail (OIT), l’employabilité est « l’aptitude de chacun à trouver et conserver un emploi, à progresser au travail et à s’adapter au changement tout au long de la vie professionnelle »

[4] https://www.entreprenanteafrique.com/les-ecoles-africaines-au-temps-du-covid-19/#_ftn6

[5] Adrien PAYETTE, Claude CHAMPAGNE, PUQ, 1997 ( https://www.puq.ca/catalogue/livres/groupe-codeveloppement-professionnel-573.html )

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Secteur éducatif africain : comment surmonter la crise Covid-19 ?

Entre fermeture des écoles et apprentissage à distance, la crise sanitaire de la Covid-19 a touché de plein fouet le secteur de l’éducation, de la petite enfance à la formation…

Entre fermeture des écoles et apprentissage à distance, la crise sanitaire de la Covid-19 a touché de plein fouet le secteur de l’éducation, de la petite enfance à la formation professionnelle. Nous avons sondé une trentaine d’institutions éducatives africaines pour comprendre, auprès des premiers concernés, les impacts de la crise et les stratégies d’adaptation mises en place.

 

  Un mot de méthodologie avant de commencer…

Le présent article est basé sur les résultats d’un sondage conduit auprès de 36 institutions éducatives africaines.

Les répondants, au nombre de 15, sont majoritairement basés en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Bénin). Sont également représentées des institutions de Madagascar et du Cameroun. Appartenant au secteur des petites et moyennes entreprises, ces répondants font partie d’une grande variété de segments d’activités : formation professionnelle, éducation supérieure, petite enfance, éducation primaire, éducation secondaire, Ed-tech (technologies de l’éducation), et activités auxiliaires (édition, imprimerie, etc.)

 

Un enjeu principal : le financement

La crise sanitaire représente, sans surprise, un enjeu de taille pour les institutions éducatives interrogées. 53% d’entre elles déclarent un impact négatif, et 13% ont été à l’arrêt. Parmi les différents segments d’activité, celui de la petite enfance est le plus particulièrement touché par la crise (voir notre article “Covid-19 : quels impacts sur le secteur de la petite enfance ?’’)

Les difficultés sont en premier lieu financières, du fait de la difficulté d’opérer un recouvrement des frais de scolarité en période de fermeture des établissements scolaires, à laquelle s’ajoutent la permanence des charges de personnel et de fonctionnement de l’école. L’enjeu des tensions de trésorerie est ainsi celui le plus cité par les répondants, devant les défis des ressources humaines ou de production par exemple [Cf. graphique n°1]. Près de 60% des institutions éducatives ont connu une baisse des revenus liée à la crise sanitaire.

Graphique 1

La situation actuelle, et notamment la fermeture brusque des établissements scolaires a mis en exergue le manque d’infrastructures adaptées à la connectivité au niveau national mais aussi au sein même des institutions éducatives : manque de matériel, classes adaptées, l’absence de contenus en ligne permettant aux étudiants de suivre les cours à distance, le manque de ressources en termes de supports digitaux, l’indisponibilité d’une connexion internet pour plusieurs des étudiants…

 

L’adaptation à la crise et le rôle croissant du digital

La fermeture brusque des établissements scolaires a forcé la grande majorité des institutions éducatives à adapter et repenser leur offre et méthode de fonctionnement. Certaines ont même eu à développer une nouvelle offre. C’est par exemple le cas de KËR Imagination, qui a développé des outils adressés aux parents pour les aider dans l’accompagnement des enfants à la maison. Des changements réalisés en urgence dans le cadre d’une situation inédite, mais qui pourraient devenir permanents pour 47% des institutions interrogées.

Parmi ces changements, le recours au digital et le développement de l’apprentissage en ligne est le plus évident. 60% des répondants ont ainsi utilisé une plateforme digitale comme réponse aux enjeux de la crise de Covid-19 et à la fermeture brutale des établissements scolaires (une plateforme support de contenus pédagogiques et/ou une plateforme d’échanges et de communication avec les étudiants, type Zoom, Teams ou Skype).

On note par ailleurs que cette plateforme a dû être mise en place en urgence pour de nombreuses institutions éducatives, qui ne possédaient pas d’outils numériques spécifiques avant la crise. Ceci a représenté un réel défi pour la poursuite de l’apprentissage : adaptation du contenu, de la pédagogie, des échéances éducatives, maintien de la motivation des étudiants… [Cf. graphique n°2]. Il a fallu également proposer des solutions innovantes aux étudiant(e)s ayant des problèmes de connectivité et/ou ne pouvant travailler depuis chez eux : mise à disposition de la salle informatique de l’institution éducative, impression des supports, financement des connexions internet ou des équipements…

Graphique 2 - les principaux défis liés à la plateforme numérique

Le passage au numérique s’est aussi avéré très difficile, voire impossible, à mettre en place pour certaines institutions, notamment de la petite enfance ou de la formation professionnelle, pour lesquelles l’enseignement à distance n’était pas réalisable. Dans ce cas, la réponse majoritairement donnée a été l’organisation de cours en présentiel, en groupes restreints afin de respecter les gestes barrières. Cette réponse, bien qu’efficace pour ce type de cours, a pu avoir de fortes implications pour les promoteurs : réorganisation de l’espace, achat conséquent de masques et gel hydro alcoolique, désinfection entre chaque groupe…

 

Que restera-t-il de cette adaptation d’urgence sur le moyen et long-terme ?

47% des répondants considèrent que la digitalisation a eu un impact positif sur le contenu offert :

  • La digitalisation a poussé certaines structures à développer de nouvelles offres, et proposer ainsi des contenus plus diversifiés
  • Le passage par le digital a permis d’accéder à un plus grand public, notamment en introduisant des offres de formation continue accessible aux professionnels (qui ont besoin d’une grande flexibilité) et en permettant d’élargir le périmètre géographique
  • Enfin, la digitalisation a permis d’augmenter la capacité d’accueil des institutions de formation, avec une moindre pression sur les infrastructures physiques

En revanche, aucune institution éducative n’envisage dans le futur proche un apprentissage uniquement en e-learning. Mais un modèle d’apprentissage mixte, mêlant e-learning et présentiel devrait se généraliser dans un grand nombre d’institutions éducatives [cf. graphique n°3].

Graphique n°3 | Comment envisagez-vous l'organisation future de votre entreprise ?

 

En conclusion

⇒ Le secteur éducatif, et notamment le sous-secteur de la petite enfance, a été fortement touché par la crise de Covid-19

L’enjeu principal pour ces institutions éducatives est financier, du fait de la difficulté d’opérer un recouvrement des frais de scolarité en période de fermeture des établissements scolaires, à laquelle s’ajoutent la permanence des charges de personnel et de fonctionnement de l’école ayant pour résultat un réel problème de BFR et des tensions de trésoreries non négligeable.

⇒ La situation actuelle, et notamment la fermeture brusque des établissements scolaires, a mis en exergue le manque d’infrastructures adaptées à la connectivité (manque de matériel, classes adaptées etc.)

⇒ Si le digital a plusieurs fois été présenté comme une réponse à la crise de Covid-19, il convient de noter que ce dernier ne représente pas pour ces institutions une option d’apprentissage à long-terme. C’est plutôt l’apprentissage mixte (blended learning) qui pourrait se généraliser.

⇒  Les acteurs interrogés semblent optimistes sur le retour à la « normale » de la situation actuelle. Néanmoins, le secteur est encore mitigé sur la permanence des changements apportés.

 

Pour aller plus loin

Retrouvez nos autres articles du blog sur les enjeux liés au secteur éducatif et la crise Covid-19  :

Covid-19, quels impacts pour le secteur de la petite enfance ?

Les écoles africaines au temps du Covid-19

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